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La réalisation d'un nu


Le samedi 11 octobre 2014 par Rootard Fixes
Cela faisait déjà quelques temps que Thibaut, un copain rencontré par l'intermédiaire d'une passion qui anime ce blog, m'avait parlé de son envie d'avoir une lame comme celles qu'il avait pû voir sur ces quelques pages...

Mais mes occupations et mon temps libre n'avaient jamais réussi à se mettre d'accord pour que je me penche sur le sujet.

Pourtant, l'autre jour...

... je me suis dit : "Depuis le temps que je dis à Thibaut que je verrai ce que je peux faire pour lui... A force de repousser, on ne fait jamais rien !"

Alors, j'ai voulu lui réserver une petite surprise et je me suis mis au boulot.

Tout d'abord le choix de l'acier : Un 90MCV8 parce que j'aime bien cet acier. C'est un acier dit "Carbone", donc pas un inox. Mais vous me direz, les aciers inoxydables contiennent aussi du carbone ! Ben oui, c'est comme ça, allez comprendre ma brave dame... Bon parmi les couteliers, un acier non inox, ça s'appelle du "kirouille", là au moins c'est clair .

Pour en revenir à mon attrait pour le 90MCV8 (aussi appelé O2), c'est un acier qui est bien dur, facile à traiter thermiquement, qui s'affute bien et garde son tranchant longtemps. Et la patine qui le recouvre après quelques utilisations me plait bien.

Ensuite, faire un tracé de la forme générale du couteau. Ce sera de toute façon un couteau à plate semelle parce que Thibaut voulait pouvoir réaliser lui-même le manche avec un matériau à lui. Ce choix me semblait donc le plus simple pour la suite.

Et lorsque l'acier rencontre la maquette...


Il n'y a plus à prendre de l'huile de coude et à découper la forme du futur couteau !

Ensuite, un peu de détourage à la bande abrasive et voilà que la forme prend naissance...



A présent, il faut alléger la plate semelle pour l'équilibre du couteau, résliser la pré-émouture, faire les traitements thermiques, terminer l'émouture, polir l'ensemble... Et voilà, ça brille !...


Ah oui, comme j'aime bien, un petit guillochage au passage... Bon je ne vais faire que le talon du manche. Comme ça, si Thibaut n'aime pas trop ça, il lui sera facile de le faire disparaître en raccourcissant la plate semelle de 2 milimètres.



Finalement, le côté poli mirroir ne me plaisait pas trop sur ce couteau. Alors j'ai opté pour une finition brossée, qui me convient mieux. Question de choix me direz-vous, je suis d'accord

Allez ça y est, je vais pouvoir envoyer le couteau... Mais chuuuuut, souvenez-vous que ça doit être une surprise

Pour être certain qu'il ne soit pas embêté, je vais lui couper des rivets. Comme j'ai la bonne taille en stock, ce sera plus simple...

Mais il est où le nu ? Ben, un couteau sans manche, c'est une lame nue non ?...


Et quelques jours plus tard... Thibaut avait bien travaillé ! Il m'avait dit vouloir utiliser de la corne noire pour faire les plaquettes du couteau. N'ayant pour le moment travaillé que le bois, je ne voyais pas bien ce que pourrait donner le montage... Et le résultat : MAGNIFIQUE... J'adooooooooooreeee...



En plus, il a eu la bonne idée d'utiliser de la nacre pour boucher le rivert passe lacet... Ca donne un style vous ne trouvez pas ?


Un bien beau travail qu'il a fait là. Je suis très content du résultat et fier de cette belle collaboration... Et en plus, vous savez quoi ?... Il paraît même qu'il a réussi à se raser avec



Mots clés : 90MCV8, fixe